Jeune espoir poétique de RDA, Günter Kunert opère sa « révolution copernicienne » (Gerhard Wolf) dans son recueil Der ungebetene Gast paru en 1965 : exprimant un profond pessimisme face à la perception téléologique de l'histoire et ses craintes devant la production technico-industrielle, Kunert trace la voie d'une réflexion sur l'évolution humaine, l'exploitation de la terre par l'homme, les désastres écologiques, réflexion qui accompagne sa production poétique et essayistique jusqu'à sa mort en septembre 2019. Revenant sur ses développements sur les notions d'apocalypse ou de déluge, cette intervention propose de montrer comment ce travail exigeant de prise de conscience de l'urgence environnementale n'est pas, contrairement à l'image que beaucoup de critiques ont renvoyée de Kunert, l'expression d'un pessimisme morbide mais la recherche d'une autodétermination du poète face à son époque et ses contemporains.