AGES

 

 Catastrophes, menaces et risques naturels

Natur und Umwelt: Risiken, Gefahren und Katastrophen

 

Congrès de l'AGES  -  10-12 juin 2021  -  MSH Clermont-Ferrand

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Catastrophes, menaces et risques naturels

Tandis que la notion de « risque » s’est trouvée au centre des réflexions sur la modernité et ses formes contemporaines (postmodernité, modernité réflexive…) – particulièrement dans les années 1980 à 2000 en Europe en raison des risques technologiques (le nucléaire) et écologiques, mais aussi de l’apparition d’un nouveau paradigme : la « société du risque » (U. Beck) –, celle de « catastrophe » était évacuée ou appliquée seulement à des cas particuliers[1]. Or, depuis le début du xxie siècle, plusieurs événements relayés par les médias du monde entier (le tsunami de 2004 dans l’Océan indien, l’ouragan Katrina en 2005, le cyclone Nargis qui a frappé la Birmanie en 2008, le séisme de 2010 en Haïti, le tsunami de 2011 au Japon) montrent que l’« ère » des catastrophes en série, que les pays occidentaux croyaient révolue, ne l’est pas. Ils obligent à repenser la relation de l’homme à son environnement, plus encore peut-être à ses propres capacités. Parallèlement, la « catastrophe » se constitue en « nouveau paradigme scientifique » à la toute fin du xxe siècle[2]. Si la notion paraît féconde pour penser notre rapport au contemporain, il est toutefois nécessaire de l’interroger, tant elle imprègne aujourd’hui le discours public et médiatique.

La catastrophe n’est pas un risque plus grand : selon la définition du Groupe 2040, elle est l’« événement absolu […], qui menace jusqu’à l’existence de la collectivité, de l’espèce ou de la nature[3] ». Outre par son caractère exceptionnel elle se distingue du risque par un rapport spécifique au temps : elle provoque une rupture, reste en partie imprévisible et immensurable. Elle est perçue et vécue par sa diffusion instantanée dans les médias comme globale, la portée des émotions qu’elle suscite excède le seul événement[4]. Du grec καταστροφή, la catastrophe est ce qui « retourne », dans les trois acceptions du verbe : « la catastrophe revient, […] bouleverse, […] met sens dessus dessous[5] ». Dans le théâtre antique et jusqu’à la Renaissance au moins, elle désigne la dernière partie, le dénouement d’un drame[6]. À l’époque moderne, le terme est appliqué aux événements réels, notamment de l’histoire politique et militaire, et il prend peu à peu un sens négatif. Au plus tard après le tremblement de terre de Lisbonne en 1755, il renvoie à des événements naturels extrêmes. Dans la seconde moitié du xixe et au xxe siècle, son utilisation s’élargit à de nouveaux domaines, avec des passages entre les discours publics (techniques, politiques, culturels) et scientifiques. Depuis la fin du siècle dernier, elle connaît une inflation et la notion devient synonyme de crise aiguë. Sa signification se transforme pour désigner non plus seulement un événement mais un processus et finalement un état permanent[7].

L’imprévisibilité et l’ampleur de la catastrophe appellent l’explication : elle est l’objet de récits pluriels (religieux, scientifiques, philosophiques) visant à rendre compte de l’événement et à en identifier les origines possibles, récits auxquels il faut porter attention, tout autant qu’aux faits eux-mêmes. Une fois la sidération passée, les grands désastres, en raison de leur vide de sens initial, agissent comme des « puits de causalité » : « [Les discours] posent des attendus, des causes proches ou lointaines, et puisent dans différents registres du jugement les moyens de l[eur] donner un sens[8] ». La catastrophe est donc indissociable des discours qui la relatent, l’interprètent et qui participent ainsi à sa construction[9]. Ils peuvent avoir une fonction de diagnostic, de prévention, de prédiction. Une autre réaction possible est le silence : les victimes préfèrent, comme stratégie de survie, l’oubli, le refoulement, et cherchent à maintenir la plus grande continuité possible avec la situation d’avant la catastrophe.

Parce qu’elle suscite, par son caractère exceptionnel et massif, un mélange ambivalent de fascination et de répulsion, qu’elle donne lieu à des interprétations multiples, la destruction catastrophique a inspiré de nombreux artistes[10]. Les récits présentent des aspects dystopiques comme utopiques, l’expérience de la catastrophe s’accompagnant de mouvements et d’images opposées. L’exposition de 2018 à la Kunsthalle de Hambourg intitulée Entfesselte Natur. Das Bild der Katastrophe seit 1600[11] montre la fécondité de la notion pour la création artistique.

Il s’agira de s’interroger sur la perception, les discours et les représentations des risques, menaces et catastrophes dits « naturels[12] » dans les pays germanophones. Quels cataclysmes ont spécialement retenu l’attention (un consensus se dégage dans la recherche autour du caractère « canonique » du tremblement de terre de Lisbonne en 1755 pour les récits de catastrophe[13]) ? Certaines périodes de l’histoire se révèlent-elles particulièrement propices aux discours et représentations des risques, menaces et catastrophes naturels ? Quels enjeux esthétiques, idéologiques, politiques les sous-tendent ? La perspective, à la fois diachronique et comparatiste, aura pour objectif de confronter les représentations et les discours nés à des époques et dans des contextes différents et d’en définir les implications spécifiques. Les études ponctuelles permettront de montrer comment la pensée du risque et de la catastrophe se formule à travers le temps. Mais la confrontation de contextes historiques éloignés visera aussi à faire apparaître des parallèles ou des rapprochements inattendus dans la manière de dire, de représenter et de penser les risques, menaces et catastrophes naturels à diverses époques.

Différentes analyses seront menées, qui concernent :

– l’étude sémantique, lexicographique et lexicométrique des concepts de risque et de catastrophe, les domaines auxquels ils renvoient, les images (mythologiques, bibliques etc.) qui leur sont associées ;

– la temporalité, le recensement (traités scientifiques, statistiques…), les significations des catastrophes naturelles (comment elles affectent ceux qui les subissent, sont perçues par eux mais aussi par ceux qui en ressentent la menace), leurs effets (les histoires qu’elles rompent, les certitudes qu’elles ébranlent, les croyances qu’elles renforcent), leur inscription dans la mémoire collective ;

– l’argumentation et la fonction des discours sur les risques, menaces et catastrophes naturels : quelles stratégies discursives sont déployées, par quels acteurs et à quelles fins ? L’analyse des désastres passés, comme celle des menaces à venir, est un levier argumentatif susceptible d’intervenir sur des terrains politiques, moraux et scientifiques (comme le montre le mouvement récent des Fridays for Future). On prêtera aussi attention à la porosité entre science et non-science.

– La représentation littéraire et artistique des catastrophes naturelles : comment représenter ce qui par définition est hors normes ? Peut-on identifier des stéréotypes iconographiques ou narratifs ? Quels sont les enjeux esthétiques, les limites éthiques (mise en scène des victimes) ? Quelles fonctions (transmission du savoir ou expression des peurs collectives, mémorielle, de résilience…) ont la littérature et les arts ? On se penchera aussi sur les relations entre les arts visuels et la littérature (intermédialité).

 

[1] Cf. Gaëlle Clavandier, « Un retour sur la catastrophe. Nouveau regard, nouvel objet pour l’anthropologue », Le Portique, no 22, Catastrophe(s), 2009. URL : https://journals.openedition.org/leportique/2073 (consulté le 5/03/2020).

[2] Cf. Florent Guénard et Philippe Simay, « Du risque à la catastrophe. À propos d’un nouveau paradigme », La vie des idées, Dossier « Le sens des catastrophes », 2011, URL : https://laviedesidees.fr/Du-risque-a-la-catastrophe.html (consulté le 5/03/2020).

[3] Groupe 2040, « Introduction. Penser les catastrophes », Esprit, mars-avril 2008. URL : https://esprit.presse.fr/article/groupe-2040/introduction-penser-les-catastrophes-14466?folder=1(consulté le 5/03/2020)

[4] Cf. Florent Guénard et Philippe Simay, « Du risque à la catastrophe […] », art. cit.

[5] Cf. Christian Godin, « Ouverture à un concept : la catastrophe », Le Portique, no 22, Catastrophe(s), 2009. URL : https://journals.openedition.org/leportique/1993 (consulté le 5/03/2020).

[6] Pour l’histoire des significations de la notion, cf. Olaf Briese, Timo Günther : « Katastrophe. Terminologische Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft »,  Archiv für Begriffsgeschichte, no 51, 2009, p. 155-195. Voir aussi la première partie des Cahiers d’Études Germaniques, no 73, « Crises et catastrophes. De la mise en discours à l’argumentation », Marie-Laure Durand, Michel Lefèvre, Emmanuelle Prak-Derrington (dir.), 2017. URL : https://journals.openedition.org/ceg/2226 (consulté le 5/03/2020).

[7] Voir l’expression de « catastrophe permanente » chez Theodor W. Adorno (Minima Moralia (1951), in Gesammelte Schriften, éd. par Rolf Tiedemann, Frankfurt/M., Suhrkamp, 1970 sqq., t. 4, p. 219, 275 ; Negative Dialektik (1966), ibid., t. 6, p. 191, 314 ; Ästhetische Theorie (1970), ibid., t. 7, p. 56, 204) ou celle de « catastrophe […] sans fin » chez Jacques Derrida (D’un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie, Paris, Galilée, 1983, p. 96-97).

[8] Nicolas Journet, « Catastrophe et ordre du monde », Terrain, no 54, Catastrophes, mars 2010, p. 7. URL : https://journals.openedition.org/terrain/13916 (consulté le 5/03/2020).

[9] Cf. Sandrine Revet, Anthropologie d’une catastrophe. Les coulées de boue de 1999 au Venezuela, Paris, Presses Sorbonne nouvelle, 2007, p. 287-288 et « Le sens du désastre. Les multiples interprétations d’une catastrophe “naturelle” au Venezuela », Terrain, no 54, Catastrophes, mars 2010, p. 42-55. URL : https://journals.openedition.org/terrain/13936 (consulté le 5/03/2020). Revet montre que les acteurs peuvent passer d’une explication à une autre, mettant en question la légitimité d’un discours savant qui veut être le seul récit possible des événements.

[10] Pour la littérature, voir notamment Peter Utz, Kultivierung der Katastrophe. Literarische Untergangsszenarien aus der Schweiz, München, Wilhelm Fink, 2013 ; Zeitschrift für Germanistik, N. F. XXIX, Heft 3: « Schwerpunkt: Katastrophen », Constanze Baum, Alexander Košenina (dir.), 2019. François Walter donne également de nombreux exemples littéraires et artistiques dans Catastrophes. Une histoire culturelle xvie-xxie siècle, Paris, Seuil, coll. « L’Univers historique », 2008.

[11] Cf. Markus Bertsch, Jörg Trempler (dir.), Entfesselte Natur. Das Bild der Katastrophe seit 1600, Ausstellungskatalog der Hamburger Kunsthalle, Petersberg, Michael Imhof, 2018. URL : https://www.hamburger-kunsthalle.de/ausstellungen/entfesselte-natur (consulté le 5/03/2020).

[12] Sur le caractère problématique de la notion de « catastrophe naturelle », voir déjà Günther Anders, « Die Frist » (1960), in Günther Anders, Die atomare Drohung. Radikale Überlegungen, München, Beck, 1981, p. 170-221. Et la célèbre phrase de Max Frisch : « Katastrophen kennt allein der Mensch, sofern er sie überlebt; die Natur kennt keine Katastrophen. » (Der Mensch erscheint im Holozän: eine Erzählung, Frankfurt a. M., Suhrkamp, 1979, p. 103).

[13] Cf. Gerhard Lauer, Thorsten Unger (dir.), Das Erdbeben von Lissabon und der Katastrophendiskurs im 18. Jahrhundert, Göttingen, Wallstein, 2008.

Natur und Umwelt: Risiken, Gefahren und Katastrophen

Während der Begriff Risiko im Zentrum der Reflexionen zur Moderne und ihren zeitgenössischen Formen stand (Postmoderne, reflexive Moderne...– und dies insbesondere in den Jahren 1980 bis 2000 in Europa aufgrund technologischer (nuklearer) und ökologischer Risiken, aber auch auf dem Hintergrund des Aufkommens eines neuen Paradigmas: der "Risikogesellschaft" (U. Beck) , wurde der Begriff Katastrophe ganz vernachlässigt oder nur auf Einzelfälle angewandt.25 Seit Beginn des 21. Jahrhunderts zeigen jedoch mehrere weltweit von den Medien behandelte Ereignisse (der Tsunami im Indischen Ozean 2004, der Hurrikan Katrina 2005, der Zyklon Nargis, der Burma 2008 traf, das Erdbeben in Haiti 2010, der Tsunami 2011 in Japan), dass die "Ära" der seriellen oder wiederkehrenden Katastrophen, die die westlichen Länder für beendet hielten, nicht vorbei ist. Sie zwingen uns, unsere Beziehung zu unserer Umwelt und vielleicht noch mehr zu unseren eigenen Fähigkeiten zu überdenken. Gleichzeitig wurde die "Katastrophe" ganz am Ende des zwanzigsten Jahrhunderts zu einem "neuen wissenschaftlichen Paradigma".26 Auch wenn der Begriff fruchtbar erscheint, um über unser Verhältnis zur Gegenwart nachzudenken, so scheint es doch notwendig, ihn zu hinterfragen, da er heute im öffentlichen und medialen Diskurs omnipräsent ist.

Die Katastrophe ist kein größeres Risiko: Nach der Definition der Gruppe 2040 ist es das absolute Ereignis [...], das die Existenz der Gemeinschaft, der Spezies oder der Natur bedroht“.27 Zusätzlich zu ihrem Ausnahmecharakter unterscheidet sich die Katastrophe vom Risiko durch ein spezifisches Verhältnis zur Zeit: Sie verursacht einen Bruch, bleibt teilweise unvorhersehbar und nicht quantifizierbar. Sie wird durch ihre augenblickliche Verbreitung in den Medien als global wahrgenommen und erlebt, die Reichweite der von ihr ausgelösten Emotionen übersteigt das Einzelereignis.28 Das griechische καταστροφή („Verheerung“, „Umwendung“) ist das, was im dreifachen Sinn „umwendetdie Katastrophe kehrt zurück, führt zur Umwendung, kehrt das Oberste nach unten.“29 Im antiken Theater, und mindestens bis zur Renaissance, entspricht sie dem letzten Teil eines Dramas, d.i. dem Wendepunkt der Handlung.30 In der Neuzeit wird der Begriff auf reale Ereignisse angewandt, insbesondere in der politischen und militärischen Geschichte, und nimmt allmählich eine negative Bedeutung an. Spätestens nach dem Lissabonner Erdbeben von 1755 bezieht er sich auf extreme Naturereignisse. In der zweiten Hälfte des neunzehnten und zwanzigsten Jahrhunderts wurde seine Verwendung auf neue Bereiche ausgedehnt, wobei es zu Verschiebungen zwischen dem öffentlichen – technischen, politischen, kulturellen – und wissenschaftlichen Diskurs kam. Seit dem Ende des letzten Jahrhunderts lässt sich von einer inflationären Verwendung sprechen, wobei der Begriff auch zum Synonym für eine akute Krise geworden ist. Katastrophe verweist nun nicht mehr nur auf Ereignisse, sondern auch auf Prozesse und schließlich auch auf permanente Zustände.31

Die Unvorhersehbarkeit und das Ausmaß einer Katastrophe machen Erklärungen notwendig: Katastrophen sind daher Gegenstand pluraler – religiöser, wissenschaftlicher, philosophischer – Erzählungen, die darauf abzielen, über das Ereignis Rechenschaft abzulegen und seine möglichen Ursprünge zu identifizieren, Erzählungen, die es verdienen, dass man ihnen, ebenso wie den Tatsachen selbst, Aufmerksamkeit schenkt. Wenn das Entsetzen vorbei ist, wirken große Katastrophen wegen ihrer anfänglichen Bedeutungsleere als "Kausalitätsbrunnen": "[Diskurse] stellen Erwartungen sowie nahe oder entfernte Ursachen her und ziehen aus verschiedenen Registern des Urteils die Mittel, um [ihneneinen Sinn zu verleihen".32 Katastrophen sind also untrennbar mit den Diskursen verbunden, die über sie berichten, sie interpretieren und so an ihrer Konstruktion mitwirken.33 Sie können eine diagnostische, präventive und prädiktive Funktion haben.

Gleichzeitig verdienen die Konfigurationen Beachtung, in denen individuelle oder kollektive Katastrophen zur Sprachlosigkeit, auch im wörtlichen Sinne, führen, und die Akteure als Überlebens- und Weiterlebensstrategien Vergessen, Verdrängen und möglichst weitgehende Kontinuität mit dem Zustand vor der Katastrophe suchen. Diese „Sprachlosigkeiten“ können ebenfalls in ihren unterschiedlichen Ausdrücken untersucht werden.

Aufgrund ihres außergewöhnlichen und massiven Charakters, der ambivalenten Mischung von Faszination und Abscheu, die sie hervorruft und ihrer vielfältigen Interpretationen hat diedurch eine Katastrophe bedingte Zerstörung viele Künstler inspiriert.34 Die Erzählungen haben sowohl dystopische als auch utopische Aspekte, wobei die Erfahrung der Katastrophe von gegensätzlichen Bewegungen und Bildern begleitet wird. Die Ausstellung 2018 in der Kunsthalle Hamburg mit dem Titel Entfesselte Natur. Das Bild der Katastrophe seit 160035 zeigt die Fruchtbarkeit des Konzepts für das künstlerische Schaffen.

Der Kongress wird die Gelegenheit sein, Wahrnehmungen, Diskurse und Darstellungen von so genannten "natürlichen"36 Risiken, Gefahren und Katastrophen im deutschsprachigen Raum zu untersuchen. Welche Naturkatastrophen haben besondere Aufmerksamkeit erregt (in der Forschung hat sich ein Konsens über den "kanonischen" Charakter des Lissabonner Erdbebens von 1755 für Katastrophenerzählungen herauskristallisiert37)? Erweisen sich bestimmte Perioden in der Geschichte als besonders diskursfördernd für die Darstellung von Risiken, Gefahren und Naturkatastrophen? Welche ästhetischen, ideologischen und politischen Fragen liegen den Diskursen zugrunde? Die sowohl diachrone als auch komparative Perspektive zielt darauf ab, die zu verschiedenen Zeiten und in verschiedenen Kontexten entstandenen Darstellungen und Diskurse zu konfrontieren und ihre präzisen Implikationen zu erhellen. Studien von Einzelfällen und ihrem Vergleich können aufzeigen, wie das Denken über Risiken und Katastrophen im Laufe der Zeit formuliert wird. Die Konfrontation zwischen weit entfernten historischen Zusammenhängen zielt darauf ab, neue Parallelen oder Ähnlichkeiten in der Art und Weise aufzudecken, wie man Risiken, Gefahren und Naturkatastrophen in verschiedenen Zeiträumen darstellt und darüber nachdenkt.

Auf diesem Hintergrund können folgende Forschungsperspektiven entwickelt werden:

- die semantische, lexikographische und lexikometrische Analyse der Begriffe Risiko und Katastrophe sowie der Bereiche, auf die sie sich beziehen und der mit ihnen verbundenen Bilder (Mythologie, Religion usw.);

- quantitative oder quantitativ-qualitative Analysen (wissenschaftliche Abhandlungen, Statistiken usw.) mit Bezug auf die Bedeutung der Zeitlichkeit bei Naturkatastrophen, z.B. wie diese von den Betroffenen erlebt werden oder von denen, die sich von ihnen bedroht fühlen, ihre Auswirkungen auf die Geschichten und Biographien, die von ihnen unterbrochen oder zerrissen werden, die Gewissheiten, die sie erschüttern, die Überzeugungen, die sie verstärken, ihre Einschreibung in das kollektive Gedächtnis ;

- die Argumentation sowie die Funktion der Diskurse zu Risiken, Gefahren und Naturkatastrophen: Welche diskursiven Strategien werden von welchen Akteuren und zu welchen Zwecken eingesetzt? Die Analyse vergangener Katastrophen sowie die Analyse künftiger Bedrohungen ist ein argumentativer Ansatzpunkt, der in politischen, ethisch- moralischen und wissenschaftlichen Bereichen relevant sein kann (wie die jüngste Bewegung Fridays for Future gezeigt hat). Auch die Porosität zwischen Wissenschaft und Nicht- Wissenschaft könnte Untersuchungsgegenstand sein.

- Die literarische und künstlerische Darstellung von Naturkatastrophen: Wie kann man darstellen, was per definitionem außergewöhnlich ist? Können wir ikonographische oder narrative Stereotype identifizieren? Welches sind die ästhetischen Bezugspunkte und die ethischen Grenzen (z.B. bei der Opferinszenierung)? Welche Funktionen (Wissensvermittlung oder Ausdruck kollektiver Ängste, Erinnerungs-Orte, Resilienz...) übernehmen Literatur und Kunst? Auch das Verhältnis zwischen bildenden Künsten und Literatur (Intermedialität) kann Untersuchungsgegenstand sein.

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25 Vgl. Clavandier, Gaëlle (2009): Un retour sur la catastrophe. Nouveau regard, nouvel objet pour l’anthropologue“. In: Le Portique 22, „Catastrophe(s)“ (https://journals.openedition.org/leportique/2073, letzter Zugriff: 5.3.2020).


26 Vgl. Guénard, Florent/Simay, Philippe (2011): „Du risque à la catastrophe. À propos d’un nouveau paradigme“. In: La vie des idées, Dossier „Le sens des catastrophes“ (https://laviedesidees.fr/Du-risque-a-la- catastrophe.html, letzter Zugriff : 5.3.2020).

27 Groupe 2040 (2008): „Introduction. Penser les catastrophes“. In: Esprit (März-April) (https://esprit.presse.fr/article/groupe-2040/introduction-penser-les-catastrophes-14466?folder=1, letzter Zugriff: 5/3/2020).

28 Vgl. Guénard, Florent/Simay, Philippe (2011): „Du risque à la catastrophe [...]“.

29 Vgl. Godin, Christian (2009): „Ouverture à un concept : la catastrophe“. In: Le Portique 22 „Catastrophe(s)“(https://journals.openedition.org/leportique/1993, letzter Zugriff : 5.3.2020).

30 Zur Bedeutung des Begriffs, vgl. Briese, Olaf/Günther, Timo (2009): „Katastrophe. Terminologische Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft“. In: Archiv für Begriffsgeschichte 51, S. 155-195. Siehe auch den 1. Teil in: Durand, Marie-Laure/Lefèvre, Michel/Prak-Derrington, Emmanuelle (Hg.) (2017): „Crises et catastrophes. De la mise en discours à l’argumentation“Cahiers d’Études Germaniques 73 (https://journals.openedition.org/ceg/2226, letzter Zugriff: 5.3.2020).

31 Vgl. die permanente Katastrophe“ bei Theodor W. Adorno (Minima Moralia (1951). In: ders., Gesammelte Schriften, hrsg. von Rolf Tiedemann. Frankfurt/M.: Suhrkamp, 1970 ff., Bd. 4, S. 219, 275; Negative Dialektik (1966), ebd., t. 6, p. 191, 314; Ästhetische Theorie (1970), ebd., t. 7, p. 56, 204) oder die „catastrophe [...] sans fin“ bei Jacques Derrida (D’un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie. Paris: Galilée, 1983, S. 96-97).

32 Journet, Nicolas (2010): Catastrophe et ordre du mondeTerrain 54, „Catastrophes“ (März), S. 7 (https://journals.openedition.org/terrain/13916, letzter Zugriff : 5.3.2020).

33 Vgl. Revet, Sandrine (2007): Anthropologie d’une catastrophe. Les coulées de boue de 1999 au Venezuela. Paris: Presses Sorbonne nouvelle, S. 287-288; Revet, Sandrine (2010): Le sens du désastre. Les multiples interprétations d’une catastrophe "naturelle" au VenezuelaTerrain 54, „Catastrophes“ (März), S. 42-55 (https://journals.openedition.org/terrain/13936, letzter Zugriff : 5.3.2020). Revet zeigt, dass die Akteure von einer Erklärung zur anderen schwenken, und dabei auch die Legitimität eines wissenschaftlichen Diskurses in Frage stellen, der Anspruch darauf erhebt, die einzig mögliche Darstellung der Ereignisse zu sein.

34 Vgl. in Bezug auf Literatur besonders Utz, Peter (2013): Kultivierung der Katastrophe. Literarische Untergangsszenarien aus der Schweiz. München: Wilhelm Fink; Constanze Baum, Alexander Košenina (Hg.) (2019): Schwerpunkt: KatastrophenZeitschrift für Germanistik, N. F. XXIX, H. 3. François Walter (2008) führt ebenfalls zahlreiche literarische und künstlerische Beispiele an in Catastrophes. Une histoire culturelle XVIe-XXIsiècle. Paris: Seuil, Reihe L’Univers historique.

35 Vgl. Bertsch, Markus/Trempler, Jörg (Hg.) (2018): Entfesselte Natur. Das Bild der Katastrophe seit 1600. Ausstellungskatalog der Hamburger Kunsthalle. Petersberg: Michael Imhof (https://www.hamburger- kunsthalle.de/ausstellungen/entfesselte-natur, letzter Zugriff: 5.3.2020).

36 Zu dem problematischen Charakter des Begriffs der Naturkatastrophe s. Anders, Günther (1960): Die Frist. In: ders. (1981), Die atomare Drohung. Radikale Überlegungen. München: Beck, S. 170-221. Und den berühmten Satz Max Frischs: Katastrophen kennt allein der Mensch, sofern er sie überlebt; die Natur kennt keine Katastrophen. Frisch, Max (1979): Der Mensch erscheint im Holozän: eine Erzählung. Frankfurt a. M.: Suhrkamp, S. 103.

37 Vgl. Lauer, Gerhard/Unger, Thorsten (Hg.) (2008): Das Erdbeben von Lissabon und der Katastrophendiskurs im 18. Jahrhundert. Göttingen: Wallstein.

 

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